Ingénieurs : Résultats de l'Enquête Nationale
IESF 2017
De plus en plus d’ingénieurs et de plus en plus de femmes ingénieurs
La population des ingénieurs dépasse le million, elle croît d’environ 4% par an et continue à se féminiser :
- 20,3% de femmes pour l’ensemble,
- 22,5% parmi les moins de 65 ans
- 28,5% dans la dernière promotion d’ingénieurs diplômés en 2016.
Ce taux reste quasi constant depuis quelques années. La proportion de femmes augmente régulièrement de 4% tous les 10 ans.
Parmi le million d’ingénieurs IESF comptabilise 809 000 ingénieurs en activité. En outre, 38 000 nouveaux ingénieurs, diplômés en 2016, remplacent 8 à 9 000 départs à la retraite.
L'âge médian des ingénieurs est de 35 ans chez les femmes et de 42 ans chez les hommes.
77% des ingénieurs sont satisfaits ou très satisfaits dans leur emploi
96% des ingénieurs sont cadres et 94% d’entre eux sont titulaires d’un CDI.
Certaines données restent constantes par rapport aux années précédentes. C'est le cas du faible taux de chômage (3,9%) par rapport à la moyenne nationale. En outre, les recrutements s'effectuent sans grandes difficultés.
À noter que 56% des ingénieurs travaillent 45 heures ou plus par semaine.
Salaire médian de 56.000 €
Le salaire brut médian se situe à 56 000 €. Les rémunérations présentent un large éventail reflétant la diversité des responsabilités exercées par les ingénieurs.
Mais une inégalité hommes /femmes persiste : le salaire moyen est de 47 100 € pour les femmes et 59 600 € chez les hommes. A noter que Les rémunérations en en Euros constants ont baissé de 5% entre 2008 et 2016 pour les ingénieurs de moins de 50 ans.
125 000 ingénieurs travaillent à l'étranger (16%)
L'étranger attire autant, mais pas plus. Cependant, il n’est plus seulement un passage souhaité dans une carrière, mais un choix assumé de travailler hors de France pour éventuellement l’ensemble de sa vie professionnelle (35% n’envisagent pas de rentrer en France).
La Suisse demeure la première destination (13%) suivie par les Etats-Unis (12%), l’Allemagne (11%) et le Royaume-Uni (9%).
Des mutations sectorielles
Le nombre d’ingénieurs de l’industrie baisse cette année alors que celui du « Conseil, logiciel et services informatiques » croît de façon significative.
L’industrie (hors énergie) fournissait 43% des emplois d’ingénieurs en 2006, elle en représente 37% en 2016. Cette diminution s’est faite au profit des sociétés du numérique et du conseil. Les jeunes générations de femmes s’orientent vers de nouveaux secteurs liés au monde du vivant.
Effectifs par secteur d’activité
La répartition des effectifs par grands secteurs d'activités montre que l'industrie arrive encore en tête (295 050). Les sociétés de services et cabinets de conseil (173 550, en hausse) et les autres activités tertiaires sont au coude à coude (175 850).
Le secteur public représente (87 400) un peu moins de 10%.
Côté répartition géographique, la province héberge les plus gros bataillons (49%), devant l'Île-de-France (35%) et l'étranger (16%).
Progression de la féminisation par secteur
La part des femmes dans les jeunes générations d’ingénieurs a fortement progressé dans l’agriculture, les industries (hors celles du transport et des machines armement), l’eau, gaz, électricité ainsi que dans les BTP et les sociétés de services.
Le secteur tertiaire (hors sociétés de services) est le secteur le plus féminin parmi les femmes de 45?64 ans.
La transformation digitale perçue différemment selon les générations
43% des ingénieurs estiment que la transformation numérique est une révolution qui va engendrer de profonds changements dans la société.
Les principaux secteurs concernés seraient:
- le tertiaire en premier
- l’industrie en second,
- l’agriculture
- l’éducation.
L’importance accordée à la transformation numérique varie principalement selon l’âge.
Plus de la moitié des plus de 50 ans considèrent qu’il s’agit d’une révolution.
A l’opposé, pour près des 2/3 des moins de 40 ans, l’opinion la plus répandue est qu’il s’agit d’une évolution technologique inscrite dans la continuité, au mieux une accélération, et pour quelques?uns elle n’aurait même aucune importance.
En outre, plus d’un quart des ingénieurs (39% des femmes et 33% des hommes) s’inquiète quant aux effets induits sur la sécurité des données et les risques liés à la vie privée, loin devant le maintien de l’emploi. La mise en œuvre dans les entreprises est aussi fonction de la taille de celles-ci : les grandes entreprises étant plus armées pour aborder cette transformation.
Forte progression de la formation professionnelle
La formation professionnelle se développe (44% en 2016 contre 34% en 2009), inégalement selon la taille de l'entreprise :
- 27% dans les TPE,
- 34% dans les PME,
- 42% dans les ETI,
- 51% dans les GE.
Il faut souligner que la part des formations « scientifique et technique » progresse.
Les entreprises semblent désormais plus impliquées dans l’organisation des formations. Toutefois, si l’offre dispose de nouvelles possibilités en matière de mise en œuvre (MOOC...), les formations en 2016 restent effectuées classiquement en présentiel à 75%.
Les différences Ingénieurs et scientifiques
IESF regroupe des scientifiques non diplômés d’une école d’ingénieurs. Cette année et pour la première fois ils ont été intégrés à cette enquête avec 771 répondants. En se basant sur ces 771 répondants on note que les scientifiques n’ont pas les mêmes trajectoires professionnelles que les ingénieurs : ils travaillent moins souvent dans le secteur privé et sont plus que les ingénieurs sur des fonction « études, recherche et conception ».
En termes de salaires, le salaire médian des scientifiques est de 45 900€ avec un très faible écart de rémunération hommes / femmes puisque le salaire médian des hommes est de 46 000 euros et le salaire médian des femmes de 45 000 euros.